Comme je l’écrivais, il y a peu, j’ai donc participé à mes premières courses à pied.
Initialement, je m’étais uniquement inscrite aux 5km de la Course du Souffle et aussi aux 5km de l’Odysséa (article à venir). Jeune coureuse, je m’y étais inscrite mi août en me disant que cela me laissait 1 mois et demi pour maîtriser les 5km et ne pas trop souffrir.
Puis fin août, ma sœur m’a appelé surexcitée en m’expliquant que les organisateur de la Parisienne, fameuse course féminine de 6,7km en plein Paris, mettait de nouvelles places à disponible pour atteindre les 30 000 nanas. Cette course, crée par Patrick AKNIN, existe pour « mettre les femmes à l’honneur et dénoncer symboliquement le machisme des médias sportifs ». De plus, une partie des droits d’inscription est reversée pour aider la lutte contre le cancer du sein.
Du coup, ma soeur m’a alors proposé de m’inscrire et de me joindre à son équipe de copines. Un peu fébrile, je lui rappelle que la course est dans à peine 15 jours et que je n’ai peut-être pas encore le niveau.
À l’époque, je n’avais couru qu’une seule fois 7km en galérant, en souhaitant m’arrêter au moins 10 fois et en près de 50 min.
Ma sœur m’affirme que je peux la faire et me rappelle à quel point cette course est unique avec une ambiance dingue, une cause noble et un parcours vraiment sympa. Les arguments font mouche.
Autant dire que les deux semaines suivantes, je me suis entraînée en me répétant qu’il fallait que je gère le truc.
Le 15 septembre au matin, la boule au ventre, l’adrénaline au max, j’enfile mon tee-shirt rouge aux couleurs du Japon, mon legging de course et mes supers baskets.
A École Militaire, les sonos sont à fond, il y a des gonzesses partout, le taux d’hormones et d’excitation n’a jamais été si haut au mètre carré ( ou peut-être aux concerts de Patrick Bruel ). Delphine m’aide à épingler mon dossard, me donne des conseils, me rassure.
On se retrouve dans les starting block, on attend que les milliers de filles devant nous soient parties, deux coachs sur une estrade mettent le feu !
Puis c’est la 6ème vague, la nôtre, le décompte s’enclenche et je réalise que ça y est, je vais courir ma première course. Moi qui, il y a un an, m’émerveillais quand ma sœur me racontait ses exploits sportifs, moi qui pensais définitivement avoir laissé le sport loin derrière moi, ne pas avoir les capacités physiques.
Notre équipe se souhaite bonne course et ça y est, on part.
Le 1er kilomètre, je ne le sens pas passer tant je suis concentrée à éviter les marcheuses et à doubler pour pouvoir courir à mon rythme. Je regarde la Tour Eiffel, tous les gens qui nous encouragent, j’ai un sourire idiot sur le visage.
Au 3ème kilomètre, j’applique le conseil de ma coach perso, je m’arrête 10 secondes pour boire correctement et grignoter un morceau de banane, une datte. Je vois les filles qui tentent de courir en buvant leur verre d’eau et qui s’en foutent partout. Ça me fait un peu rire, j’avoue.
Je redémarre, j’entends des gens me crier des « Aller Alex ! », « Bravo Alexandra ! » . Je me rappelle que mon prénom est sur mon dossard et je suis touchée.
On passe dans un tunnel où une « boîte de nuit » a été installée : boule à facettes, spots, musique à fond et mec au micro pour l’ambiance ! Je kiffe, je ris, je crie, je danse.
Au 4ème kilomètre, je dépasse deux filles qui ont inscrit dans leurs dos « arrêts fréquents, attention« , je leur lève mon pouce, elles rigolent. Plusieurs mecs se sont faufilés dans la course déguisés en nana, ils accompagnent leurs copines et encouragent les autres. Je les trouve trop forts !
Le 5ème kilomètre me rappelle que je cours, je sens une légère fatigue mais l’adrénaline la fait vite partir. Je vois plein de messieurs encouragés leurs belles avec des pancartes : « mon ange, tu cours comme un diable »; « chérie, c’est toi la plus forte ! » Mais aussi plein d’enfants : » Aller Maman ! « , » Maman, on t’aime ! ». Je suis un peu submergée par l’émotion.
Je me sens bête mais il y a tellement de joie et de solidarité, c’est un peu trop pour mon petit cœur de bisounours.
Les orchestres que nous croisons sont tous plus géniaux les uns que les autres. Des photographes nous shootent comme des stars. Je suis boostée, j’accélère toujours.
Je passe le panneau 6km, plus que 700 mètres. J’entends plein de filles se soutenir : » aller, courage ! » , » c’est bon, on arrive ! , » bravo, tu l’as fait ! « . Je vois la ligne d’arrivée, un mec crie dans le micro comme si nous avions réalisé un record du monde, la foule nous applaudit tellement fort.
Je suis pris dans le truc, je m’y crois, j’ai l’impression d’avoir réalisé un exploit et puis je repense à toutes ses femmes pour qui indirectement j’ai couru. Je pense à Valérie Benguigui.
Quand je dépasse la ligne d’arrivée, je suis à fond, j’ai l’impression que je peux encore courir 3 bornes ! Je récupère ma rose, ma médaille, je retrouve les filles de mon équipe, leurs mecs venus les soutenir. Je me doute que j’ai fait un meilleur temps qu’à l’habitude mais là, je m’en fiche un peu. J’ai passé ma première course et j’ai tellement adoré !
On fait des photos souvenirs, on rentre euphoriques.
Plus tard, j’apprendrais que j’ai mis 44 minutes pour parcourir les 6,7km. Je suis fière, vive les courses, vive la solidarité, vive la Parisienne ! Vive les endorphines :) !
C’est tellement transcendant de se sentir vivante.
A toutes celles qui hésitent, si vous le pouvez, inscrivez-vous l’année prochaine, vous ne serez pas déçue ou alors seulement un peu quand vous réaliserez que c’est bel et bien fini.
http://www.la-parisienne.net
Tu le sais déjà, mais je partage et ressens tout ce qu’il y a dans cet article <3