Il y a des matins où on a envie de partir, de voyager longtemps et où on se voit déjà très loin, ailleurs, à faire des plans sur la comète .
Puis il y a ces matins où on regarde le paysage comme d’habitude et on pense également à tout ce qui va nous manquer… On scrute la moindre précision du tableau pour tout conserver un peu plus.
Il y a des matins, on est trop nostalgique, on écoute de la musique déprimante et on recense fiévreusement les différentes choses auxquelles on va renoncer… Le fâcheux paradoxe de celui/celle qui décide de partir.
Bref cette liste un brin tristoune, ma liste, ressemble à quelques détails près à ceci :
Je sais qu’où que je sois, heureuse ou mélancolique, quand je serais partie, je regretterai
- le café et les blagues scabreuses avec mes fabuleuses collègues le matin ;
- la blouse enfilée qui confère tout de suite le statut de thérapeute ( un peu comme superman avec sa cape, si, si, c’est une bonne métaphore ) ;
- les coups de fil de ma sœur quand elle rentre le soir et qu’elle a toujours des tonnes de choses à me raconter ;
- les petits joggings dans l’air parisien ;
- toutes ces fois où l’air de rien, on se retrouve à expliquer les différentes lignes de métros qu’il faut prendre pour aller à l’autre bout de Paris, le tout sans plan et sous le regard médusé de l’interlocuteur.
- les bruits des fêtards qui occupent encore et toujours Pigalle ;
- les restos asiatiques kitsch du 13ème arrondissement où le karaoké est une véritable religion ;
- les sujets de Secrets d’Histoire qui captent l’attention jusqu’à la fin (alors que ce n’était pas prévu) et où on se rend compte que Stéphane Bern a beau être atypique, il est très très fort ;
- fouler des heures le bitume parisien avec ma soeur en s’extasiant éternellement sur notre ville ;
- les verres de vin qui réchauffent le corps et le cœur quand ils sont dégustés avec les bonnes personnes ;
- la Seine qui continue à couler quoi qu’il arrive ;
- les centaines de fromage qui font de l’œil dans leur rayon ;
- les touristes qui cherchent toujours le Moulin Rouge du mauvais côté du 18 ème ;
- Yann Barthès qui sait toujours arracher un sourire même quand, devant la télé, l’humeur ne s’y prête pas ;
- le train qui arrive en Lorraine où la grand-mère souriante se fraye un chemin sur le quai ;
- le faisceau de la Tour Eiffel qui scintille dans le ciel et concurrence les étoiles ;
- les colis de vente privée qui, contenus oubliés, sont comme de petites surprises qu’on se réserve à soi-même ;
- les drapeaux tricolores qui habillent la ville à la moindre date patriotique ;
- et puis… les rires des enfants qui poursuivent leurs petits voiliers autour du bassin du Jardin du Luxembourg…
Mais sinon pas d’inquiétude, mon moral va bien, je prends mon cachet d’anxiolytique et c’est reparti ;)
Ah et j’écrirai un autre article sur tout ce qui NE va PAS me manquer, histoire qu’on se marre un peu. Faut pas pousser non plus.
Trop beau ! Il est vraiment bien ce blog <3