La bague au doigt

Nous nous sommes mariés.

Écrire cette phrase semble encore irréel mais pourtant c’est bien la réalité et non un bug spatio-temporel.

On me l’aurait prédit il y a quelques années, je me serais étouffée dans un rire hystérique d’angoisse. Je me serais étonnée de beaucoup de choses si l’on m’avait dit tout ce que je vivrais ces dernières années.

Et pourtant, la vie nous emmène calmement le long du chemin et nous évoluons. Les certitudes, que l’on croit avoir pour toujours, s’évaporent,  on change mais cela n’est pas une perte, et on reste aussi fidèles à soi-même.

 Nous nous sommes mariés donc et aussi cela cruche que cela puisse paraître, cette journée a été merveilleuse, fidèle à nos attentes, bien plus prometteuse que nos projections.

Et pourtant, se marier, ce n’est pas tellement dans cette journée de fête que le primordial réside. Ce ne sont que les paillettes d’une importance décision.

Cette journée de célébration n’est que le début, que la majuscule ouvrant l’histoire d’un engagement.

Et comme tout dans la vie, nous avons pu nous confronter aux attentes des autres, à ce que le mariage impliquait pour l’entourage, la société.

J’ai donc pu expérimenté, par exemple, l’excitation que représentait ma robe chez les autres. «  Et alors, tu vas être habillée comment ? Et tes chaussures ? Et ta coiffure ! »

Et bien que ces moments puissent être bienveillants et ces interrogations non dénuées de sens, une partie de moi se plaçait en observatrice et se demandait bien pourquoi cela était si important.

Et ne vous méprenez pas, j’ai adoré me faire chouchouter et me sentir sublimer pour cette célébration spéciale.

Mais, il faut aussi nommer le concret et il faut bien dire que la majorité parlait de ce à quoi j’allais ressembler quand on demandait à mon mari (j’ai l’impression d’avoir 70 ans en écrivant cela), comment il se sentait, si l’engagement ne le faisait pas trop stresser.

Nous nous sommes aperçus que souvent, on le renvoyait à sa « perte de liberté » lui qui acceptait un tel engagement quand à moi, on me laissait sentir, que pour une femme, je devais être « si » contente, que j’allais enfin vivre l’un des moments « d’accomplissement » de ma vie. 

Remarques vécues de manière surprenante pour nous 2.

Même si beaucoup de ces commentaires sont dits avec humour et sans mauvaise intention, ils véhiculent tout de même un message, une idée.

Comme si, malgré tout, le mariage était encore et toujours un événement désiré,  provoqué par le féminin, et toléré, subi par le masculin.

Heureusement, ce ne sont ici que des réflexions que je partage, bien qu’importantes et intéressantes à mon sens, elles passeront et ce n’est pas ce que je me rappellerai du 4 mai 2019.

Nous nous sommes retrouvés, ce jour spécial, dans une bulle de joie et de douceur qui est encore bien présente et nous fait conserver des sourires tenaces aux visages. Alors, merci encore à tous pour vos vœux et merci à ceux qui ont partagé ces instants uniques.

Les jolis mots conviendront toujours aux jolis moments, alors je radote et je sors une citation que j’aime décidément beaucoup : « sois reconnaissants envers les gens qui te rendent heureux, ce sont les jardiniers qui font fleurir ton âme ».

Je suis heureuse d’avoir épousé un homme que j’aime, qui m’aime, qui a voulu sincèrement que l’on se marie, et qui a compris que bien que cela nous rende heureux, ce n’était pas un aboutissement, ni une obligation. Que notre amour, notre relation, et nos projets sont les biens précieux de notre couple. Et que se marier, c’était s’engager « officiellement », administrativement bien sûr mais aussi fêter, célébrer la joie de s’aimer, que c’était une belle étape sur notre chemin.

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