« Ben oui, t’es vieille. »

Il n’y a pas très longtemps quelqu’un m’a fait sérieusement remarqué que je vieillissais, que ça y est, j’étais vieille, plus d’jeuns quoi.

Sur le coup, j’ai un peu encaissé, surtout quand j’ai bien compris que la remarque n’était pas une boutade, aucune franche accolade n’est venue dédramatiser la sentence, aucun rire n’a fusé pour alléger le couperet.

Bim, t’es vieille, meuf ! 27 piges !

De la part d’une nana, de 3 ans plus jeune, vous noterez la solidarité féminine et l’ironie de la situation.

J’ai bien senti que si mon interlocutrice me signifiait que j’étais vieille, elle voulait aussi me dire :  » attends, là, tu ne peux pas faire les mêmes choses qu’à 22 ans, finis les fiestas à tire larigot, les voyages à n’en plus finir, tu dois te poser, commencer à te manier de te trouver un type pour fonder un foyer avec la maison et les chérubins qui vont avec,…  »

Et au lieu de flipper et de me dire que oui, punaise, le compte à rebours était bel et bien lancé, j’ai réalisé à quel point j’étais heureuse, que j’étais chanceuse, bien plus que lorsque j’avais 20, 22 ou même 25 ans !

Oui, j’approche des 30 ans, je n’ai pas pour objectif de me marier ou d’avoir une famille tout de suite. Peut-être un jour mais là, non merci.

Je suis contente pour mes amis et connaissances qui en sout rendus à ces « moments de vie » mais moi, je n’en suis pas du tout là pour l’instant !

J’ai le sentiment que, plus je grandis, plus je savoure l’existence, je me connais mieux, j’apprécie plus, je perds moins d’énergie pour des bêtises…

La vie conserve sa part de subtilités et de drames dont on se passerait mais on est un peu plus armés pour les affronter, on est surtout plus patients.

Du coup, ça ne me fait ni chaud ni froid de « vieillir », prendre de l’âge, année après année…

Logiquement, je me dis qu’il y aura des périodes heureuses, d’autres de loose, mais ce qui est sûr c’est que ce ne sera pas lié simplement et stupidement à un chiffre, une numérique définition de ce que ma personne doit être.

J’ai envie de remercier cette bêcheuse.

T’as raison, meuf, je suis vieille, plus que toi et tes raisonnements juvéniles.

En revanche, si tu « permets », je vais tout de même continuer à kiffer ma vie à fond, tant que j’en ai la chance, faire ce que j’aime, m’émerveiller de tonnes de futilités, m’indigner de milliards d’abérations, rire avec toutes ces personnes que j’apprécie, écrire encore beaucoup de mièvrerie, voyager, bouger…

Et puis, on fera l’addition de tout cela quand je serais vraiment vieille, tu sais, avec des cheveux tout blancs et un début de démence sénile, si la vie m’emmène jusque là.

Oublie pas, on est tous le con, le vieux de quelqu’un.

Autant y aller à fond dans ce cas !

Aller, bisous meuf, on se retrouve à ta crise de la quarantaine, quand tu te rendras peut-être compte qu’avec tes préjugés et tes idées reçues du bonheur, tu avais oublié qu’il y a différentes déclinaisons de l’existence.

Signée : une vieille hystéro de 27 ans et demi ;)

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