Je me suis encore questionner récemment sur les dessins animés Walt Disney…
Pourquoi ? Pourquoi pas ?
Et bim, ça, c’est pour les gens qui se dispersent déjà en me lisant… et aussi parce que j’ai une répartie à pleurer.
Bref, j’étais donc une nouvelle fois embarquée dans une grande discussion au sujet du formatage des individus depuis leurs plus jeunes âges et du comment nous pouvions encoder des abérations longtemps dans nos méninges… (Amis de la sociologie bon marché, bienvenue !)
Ma mère, qui m’écoutait encore une fois déblatérer, m’a dit dans un soupir presque desolée : » qu’est ce que tu veux que je te dise ma chérie… Les enfants ne devraient pas regarder autant de Disney… «
J’ai un peu réfléchi, d’abord révoltée par l’idée d’ôter de mon paysage Aladdin, les sept nains, Polochon & co…
Puis j’ai admis l’évidence : certains de ses films foutent insidieusement dans notre crâne de petites idées toutes mignonnes mais bien nauséabondes et iréelles…
Les graines poussent, envahissent le moindre espace et finissent par façonner notre manière d’appréhender le monde et les aures, notre manière d’espérer, de rêver.
Voici donc les 3 dessins animés, que j’adore, qui m’ont permis de modeler mon coeur fragile de bisounours…et donc de déchanger à l’occasion en le confrontant à la réalité non édulcorée, ni aseptisée ou encore moins ponctuée de « happy end ».
1. La Belle et la Bête : je ne vous refais pas l’histoire mais…on est tout de même d’accord qu’en résumé, on parle d’une nana jolie, intelligente et gentille qui se sacrifie pour son père (déjà respect !).
Bon, je passe rapidement sur le fait que la parfaite nana parle, dans le dessin animé, à des moutons, son cheval Philibert, des objets animés et à un miroir magique… Le tout d’une manière totalement banalisé… #schyzophrénie
Elle est condamnée à être prisonnière d’un mec laid, méchant, cruel, indélicat. Rien que ça.
Mais grâce à des mécanismes narratifs géniaux, pfiou, le gars pas cool se retrouve être en fait un prince, beau, riche, maladroit certes mais bien amoureux d’elle et au passage touché par une malédiction.
Bref ce n’est vraiment pas de sa faute si c’était une bête ( et un peu un connard au passage )…
Mouais, alors…
Primo, joli syndrome de Stockholm.
Deuxio, à part l’analyse » les apparences sont trompeuses » qui est intéressante, ne nous mentons pas : c’est une profonde arnaque.
Il faut arrêter de se payer notre tête : un mec laid, méchant, maltraitant, etc…le reste le plus souvent.
Mais c’est là que ça devient intéressant.
Qui n’a pas vécut ou vu une de ses amies vivre une situation amoureuse douteuse où une nana vraiment chouette s’accroche à un gars la traitant vraiment mal ou du moins avec peu d’égard ?
Avec comme argument pour justifier cette situation » non mais au fond, il est gentil, il m’aime. Et il va changer. «
Ça ne vous rappelle rien ?
Ci-mer Walt Disney, nos « bêtes » à nous ne se transforment pas en princes charmants, ils restent fidèles à eux-même en général et nous offrent de franches désillusions.
( ce sourire ne vous semble pas un peu narquois?)
2. Cendrillon : À la base, on reste toujours dans l’idée « les apparences sont trompeuses« , « à la fin, les gentils gagnent toujours sur les méchants ».
(hahahaha, pardon, un moment d’égarement)
Ici, donc, la pauvre orpheline, douce, belle, se fait martyriser par sa belle-mère et ses deux demi-sœurs ( moment prévention, pour tout enfant oppresser par son environmement familial, le lien est là : http://www.allo119.gouv.fr).
Mais elle a une marraine qui est fée ( oui, parce que dans la vie, il ne peut pas arriver QUE des trucs nazes ).
Cendrillon va donc faire la teuf au bal avec sur le dos une tenue d’attaque validée par Cristina Cordula. #machèriiiiie
( nota bene 1 : non, je ne relève pas ici l’absurdité des souliers en verre, trop facile. Si tu as porté des escarpins un jour, toi même tu sais… ).
( nota bene 2 : dans le véritable conte, il s’agirait en vérité de pantoufle « de vair », qui évoquerait un tissu bien spécifique. Après des années de mensonge, enfin la vérité jaillit, limpide !)
Elle emballe du coup le prince et le plante comme une fleur à minuit pile.
Un peu échaudée par son succès auprès du prince, ric rac niveau timing par rapport au couvre-feu, elle paume une pompe en prenant la fuite.
… Et cela suffit au prince pour se lancer dans une énorme recherche. Évidemment.
Gros bordel dans le Royaume : « on recherche une nana au petit pied », paye ton annonce.
Cendrillon finit par être démasquée et retrouvée en guenilles par le prince qui l’épouse. Point.
Ce ne serait pas un peu beaucoup du foutage de g*****?
Qui veut nous faire croire que le prince ne va pas regarder un peu toutes les magnifiques candidates qui se présentent après son annonce.
Non, lui, il est au dessus de ça. Ok, il a flashé sur Cendrillon pimpée au bal mais il la kiffe aussi en haillons et sans make up.
Sérieusement ?
Je sais que l’amour est aveugle mais je me figure le prince devant Cendrillon en mode crado : il ne la connait pas vraiment, ils ont bu 2 mojitos, dansé à juste distance, échangé 2-3 banalités emplies de séduction et fini par se faire un mini smack.
Ok, la soirée avait été cool, Cendrillon canon mais je pense tout de même que le prince va peut-être prendre le temps de la réflexion avant d’épouser la bombe transformée en souillon…
Mais bon… Next ! Voyons donc le prochain « happy end »
3. La Belle au Bois dormant :
Je vais passer très vite sur le concept de : » je suis une princesse sur qui pèse une malédiction mortelle donc je passe mon enfance dans une petite maison modeste au milieu de la forêt, élevée par 3 fées complètement barjo et pas vraiment responsables »
Cela fait tellement sens qu’il n’y a rien à ajouter…
Pas étonnant que la gamine se retrouve à faire ses vocalises au milieu des bois en s’adressant directement aux animaux.
Encore un signe de bonne santé mentale pour les studios Disney étant donné la récurence de ce symptôme chez leurs héroïnes ( si si, souvenez-vous déjà de la Belle parlant aux animaux et objets… ) !
Breeeef, Aurore ( pour quelqu’un qui va pioncer pendant une bonne partie de l’histoire, pareil, no comment ) revient à 16 ans dans son énorme château.
Et comme elle n’est pas très futée et pas tellement encadrée par ses marraines, elle finit par se piquer le doigt sur un fuseau.
Y en a qui cumulent…
Du coup, bim, coma…
Mais le prince qui l’a comme par hasard, rencontré en fermière et l’aime déjà, brave des remparts de ronces + une sorcière transformée en dragon : trop facile.
Mais passons, on a compris, il n’a peur de rien, il est trop fort. Il se pointe au chevet de notre princesse dans le coma qui pourtant n’a rien d’une comateuse…
On en parle de la tête qu’on a quand on dort et quand on se réveille ?
Aurore, elle, est brushinguée dans toute situation, couronne vissée sur la tête, teint parfait, respiration régulière.
Crédibilité 100% quoi.
Il la smacke, bim elle se réveille. Et ils vivent heureux jusqu’à ce que mort s’en suive.
La « morale » qui m’agace la dedans, c’est l’idée que seul le prince charmant vous sauvera…
Aurore, toute seule, n’est qu’une cruche, potiche qui attend qu’on l’embrasse. Au secours.
Tout mon blabla, mes râleries, pour dire, se questionner : est-ce une bonne chose d’induire en erreur autant de générations de petites filles ? Et aussi de petits garçons ?
Avons-nous besoin de stéréotypes ? De fausses images de douces princesses magnifiques sauvées systématiquement par de preux chevaliers ou fiers princes ?
Je ne dis pas que l’amour inconditionnel n’existe pas, qu’il ne nous fait pas braver des situations, des obstacles immenses.
Je veux juste qu’on soit honnêtes et qu’on ne sublime pas sans arrêt les choses, qu’on ne nous vende pas une unique vision lissé du monde.
Parce que oui, un jour, il y aura peut-être ce mec adorable qui vous prendra dans ses bras et fera chavirer votre coeur.
Vous serez sur un petit nuage mais il n’aura pas besoin d’être héroïque, romantique et uniquement dédié à votre personne pour cela.
Non, justement, vous l’aimerez follement parce qu’il sera plein de qualités qui vous corresponderont, parce qu’il aura aussi plein de défauts n’appartenant qu’à lui. Et vous partagerez des joies, des peines, des choses insignifiantes du quotidien…
Il n’y aura pas besoin de fins manichéennement parfaites : « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ». ( Comme si la vie ne menait qu’à cela, by the way! )
Je n’ai pas, pour ma part, besoin de « happy end », juste de « happy » dans la vie pour ponctuer le reste.
Et j’ai de la chance car depuis 1 an, il y en a eu. Beaucoup.
Et ce n’est pas un prince qui en est la cause, juste un mec, un homme adorable qui me correspond naturellement tel qu’il est.
Le plus souvent, il n’y a pas besoin de transformer pour enjoliver, simplement de bien observer la réalité comme elle est : emplie d’imperfections, d’émotions aussi positives qu’explosivement négatives des fois… Mais surtout de petis bonheurs, de lumière.
Parce qu’on m’a dit, il y a peu de temps : » la nuit finit toujours par tout emporter dans la pénombre ».
Aussi beau et vrai que le jour revient, lui aussi, vaillemment chaque jour pour que la vie reprenne, poursuive, est encore et toujours une autre chance de s’exprimer
PS : Afin de pondérer, je tiens à préciser que mes « analyses » de ces dessins animés ne correspondent qu’à mon point de vue ( des fois tordu ), il y a différentes lectures de ces productions de Disney.
De plus, pour être parfaitement juste, Disney a utilisé des contes existant et n’est donc pas l’unique responsable des messages véhiculés dans ces « classiques ».
Ah et la lucidité n’empêche pas la possibilité de s’émerveiller devant des histoires de princes et de princesses. Tout comme l’émerveillement ne permet pa la critique amusée.
À plus la compagnie !