Je ne suis pas trop bavarde en ce moment.
Que ce soit par écrit ou par mots prononcés à haute voix.
Je suis tendue et en proie au stress, ami désagréable de mon quotidien.
Depuis des années, depuis mon enfance, je suis stressée.
Bienvenue dans ma peau d’anxio-dépressive (cela est écrit sans la moindre condescendance ni humour déguisé)
Un rien me désarçonne : faire une chose sortant de la routine peut provoquer chez moi une angoisse sourde et somatique démesurée.
Petite, j’étais timide, j’avais peur de prendre la parole en public ou de parler à quelqu’un que je ne connaissais pas. Je devenais pivoine et je sentais tout mon corps tressaillir sous la peur.
Plusieurs années ayant passées, plusieurs expériences s’étant déroulées, je ne panique plus lorsque je dois parler à un(e) inconnu(e).
Je ne suis pas complètement inadaptée socialement.
J’aime à penser que je m’assagis, que je me raisonne, que je suis cool, zen.
Force est d’admettre que je reste une grande stressée.
J’ai conservé une faculté à me mettre une pression dingue et à angoisser devant tout challenge nouveau.
J’ai beau savoir et me répéter que tout va bien se passer, qu’il n’y a pas mort d’homme et que je vais survivre… Rien n’y fait. A la surface, je cache mon jeu, je donne le change.
Mais en vérité, au fond de moi, une peur, inquiétude face aux situations nouvelles.
Je me repasse tous les scénarios probables 20 fois pour relativiser, je me prépare pour avoir la sensation de mieux contrôler cet inconnu là, devant moi.
Mon ventre se crispe, mon coeur s’emballe, mes mains tremblent, j’angoisse.
Et je dois supporter cette horrible sensation physique de ne rien maîtriser, d’être complètement dépassée par l’événement…
En réalité, ce n’est pas tellement l’inconnu qui m’effraye si l’on y pense. C’est le vide, l’absence, la confrontation avec un rien ingérable et incontrôlable.
Un rien qui n’est pas extérieur mais intérieur.
Je ne me mens pas à moi-même: je sais que ce qui me terrorise n’est pas temps la situation inopinée à confronter mais plutôt ma défaite éventuelle, mon échec à ne pas réussir, à ne pas être “assez”, de ne pas y arriver.
3615 PSYCHANALYSE, me conseillerez vous…
Et vous aurez raison.
Il est dur d’apprendre à se faire confiance, à ne pas redouter son vide intérieur, à accepter ce silence interne.
Des fois, je me dis que je me complique la vie, que je devrais arrêter de cogiter… que toute cette angoisse me coûtera une dépression.
Et puis, je relative un peu en me disant que tout ce stress en moi, va de paire avec ma sensibilité, ma capacité de m’émerveiller de pas grand chose, de m’émouvoir, de vibrer.
Alors, bon, je respire, en appliquant les préceptes appris grâce à la méditation et je fais un hug à mon angoisse interne.
Mais pas trop longtemps, elle risquerait d’y prendre goût.